Comment diminuer les difficultés de sommeil de mon enfant

 

Beaucoup de parents ont connu ces soirs où son enfant ne veut pas s’endormir, se réveille plusieurs fois en vous appelant ou veut vous garder avec lui. Ces nuits sont très difficiles à vivre, que ce soit pour les parents ou pour les enfants.

Vous vous dites peut-être: “j’ai tout essayé, je ne sais plus quoi faire”. Essayons de comprendre ce qui se passe pour lui.

Pourquoi mon enfant a-t-il des difficultés de sommeil?

Pour tenter de répondre à cette question, il faut tout d’abord exclure les cas de maladies ou de troubles, qui viendront d’eux-mêmes expliquer la difficulté et le besoin d’avoir son parent près de soi.

Ensuite, il faut savoir que, pour un enfant, se laisser aller au sommeil demande beaucoup de confiance et un besoin profond de sécurité. Il varie bien sûr en fonction des enfants mais n’est pas inné. Ainsi, certains vont s’endormir très facilement seuls sans la présence de leur parent et d’autres vont la réclamer. Il est donc plutôt normal que les enfants ressentent ce besoin de présence sécurisante.

La journée des enfants est remplie d’une multitude d’émotions positives et négatives. C’est comme s’il se réveillait le matin avec un sac à dos vide et revenait dans son lit, le soir, alourdit d’une immense valise. Comment s’endormir avec ce lourd fardeau?

Il ne faut pas non plus mettre de côté les angoisses du soir liées à un événement particulier comme un décès ou la peur d’un événement pour le lendemain (rentrée, examen…). Ce cas de figure est souvent plus facile à identifier en tant que parent. Mais quand on ne voit aucune bonne raison, qu’on a l’impression de tout mettre en place mais que rien ne fonctionne, que fait-on?

La plupart des parents proposent des outils utiles pour aider à l’endormissement, des câlins, un biberon, une histoire, rester près de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme…Certains chanceux verront une lente progression vers des réveils moins fréquents par exemple, mais malheureusement, pour le majorité, cela ne résout rien et le même cirque recommence chaque soir. Alors que faire pour avoir enfin des soirées de repos et des nuits de sommeil? 

L’écoute active des émotions de l’enfant

Nous l’avons vu précédemment, il est courant que l’enfant se couche avec son sac rempli d’émotions. Les exprimer, avoir l’impression qu’elles sont entendues est un moyen efficace de faire redescendre ce “stress émotionnel”. L’enfant va ainsi se libérer des émotions qu’il porte. Elles peuvent être dues à sa journée ou être plus lointaines et non exprimées.

Pourquoi ce n’est pas si simple?

Il y a une vraie différence entre le fonctionnement des enfants et nos instincts de parent. Les enfants agissent en pulsion et expriment leurs sentiments comme la colère à l’instant même et souvent avec beaucoup de vigueur.

En tant que parent, nous avons tendance à freiner l’expression de leurs émotions souvent de manière inconsciente. Lorsqu’un enfant se met à pleurer, il n’est pas rare d’entendre son parent lui dire “ne pleure pas” en le consolant. 

On nous apprend toutes sortes de tactiques pour stopper les manifestations d’émotions: donner la tétine à son enfant, le bercer, l’isoler, lui donner une fessée, le punir…

Ne nous jetons pas la pierre. Ces manifestations nous font ressentir de nombreuses émotions négatives. Nous sommes tristes, en colère, épuisés. 

Et pourquoi ces “crises” arrivent-elles toujours au pire moment? La patience est donc souvent absente et les réflexes donnés par notre éducation ou la société reprennent le dessus malgré nous. L’histoire du naturel qui revient au galop…encore lui!

Alors nos enfants gardent en eux toutes ces contrariétés et essaient souvent plusieurs fois par jour de s’en libérer. Ils testent les limites, s’énervent pour de faux prétextes…

Et s’ils ne peuvent se décharger de tout ça dans la journée, c’est la nuit que ça va bouillonner.

C’est pourquoi toutes les astuces et les réassurances utilisées par les parents n’empêcheront pas ces enfants de se réveiller encore.

 

Accompagner votre enfant pour l’aider à vider son sac d’émotions qui gène son sommeil.

Pour aider l’enfant à s’apaiser totalement, il est important de le laisser exprimer son émotion jusqu’au bout. Peu importe la raison ou le prétexte (un tee-shirt qui gratte, pas envie de se laver les cheveux…) quand vous sentez venir une émotion forte, rapprochez-vous de lui et soyez juste présent, à l’écoute. Pas besoin de lui dire quoi faire, faites lui confiance. Prenez le dans vos bras s’il en a besoin, offrez lui un regard chaleureux et laissez le pleurer. Offrez-lui cet espace d’évacuation. Quand l’émotion sera déchargée, votre enfant retrouvera son calme tout seul.

Vous risquez d’avoir le réflexe de vouloir éviter la “crise”. Je vous conseille de ne pas essayer de réparer ou de compenser ce qui contrarie votre enfant. Ca ne ferait qu’éloigner ce temps de décharge et ainsi l’empêcher d’évacuer ce dont il doit se décharger. On a l’impression de calmer les choses mais on ne fait que rajouter un peu d’émotion dans le sac jusqu’à ce qu’il finisse par exploser.

Au début, vous aurez peut-être l’impression que les choses sont pires qu’avant. En effet, les enfants qui se sentent écoutés dans leurs émotions, peuvent les laisser sortir encore plus fort. Le niveau sonore risque d’augmenter fortement, parfois même exagérément, et votre enfant risquera la déshydratation vu la taille gigantesque de ses larmes. Mais je vous rassure, c’est très bon signe. Cela signifie que votre enfant est en confiance et peut se permettre de lâcher prise sur ses émotions. Il risque d’être vidé et très fatigué après mais aussi plus détendu.

Évidemment c’est plus facile à faire en pleine journée que pendant la nuit. Sinon, je peux vous conseiller d’acheter des boules quies pour les autres membres de la famille…

Mais pour les parents qui osent le faire, cela fonctionne sur le même principe. Si votre enfant réagit fortement à vos tentatives de cadre et de réassurance, c’est très bon signe, laissez le tout sortir. Il pourra ensuite se rendormir paisiblement. On ne va pas se le cacher, ça peut durer un peu. Avez-vous déjà remarqué l’endurance de nos chers bambins? Des futurs marathoniens…

 

Il faut souvent un peu de temps pour que les choses s’apaisent

 

Comme pour tout, en ce qui concerne les enfants, la clé du succès est la régularité et la persévérance. Pour se détendre et avoir confiance, votre enfant a besoin de constance. 

Attention de prendre également soin de vous. Accueillir les émotions de votre enfant est une chose éprouvante. Vous risquez de garder, malgré vous, une partie des émotions. Et ce n’est jamais très agréable d’être le réceptacle de sentiments négatifs. Cela peut faire remonter des sentiments refoulés chez vous aussi.

N’hésitez pas à en discuter avec des proches pour ne pas trop remplir votre propre sac. Et puis vous écouterez mieux si vous êtes écouté vous aussi.

N’oubliez pas que ces sentiments ne sont pas dirigés vers vous. Votre enfant se permet de se lâcher avec vous car vous êtes sécurisant et rassurant pour lui. 

Le parent étant un spécimen unique qui culpabilise très rapidement, attention, vous n’êtes pas un “mauvais parent” parce que votre enfant fait des “crises”. 

Très souvent, les enfants qui ont pleuré un long moment se sentent mieux dans leur tête et dans leur corps. Ils vont être plus détendus, avoir plus confiance en eux, être plus câlins, faire facilement ce qu’on leur demande…et recommencer une crise de larme le lendemain. Il se peut effectivement qu’il faille plusieurs phases d’écoute pour que les progrès s’installent durablement.

 

Combien de temps cela va-t-il prendre pour que la situation s’améliore durablement? 

Il est difficile de répondre à cette question. Cela dépend de plusieurs facteurs. Certains enfants ont un parcours particulièrement stressant, notamment en ce qui concerne leur venue au monde ou leur vie intra-utérine. Ils vont avoir besoin de plus de temps de rassurance. D’autres enfants ne vont avoir besoin d’être écoutés qu’occasionnellement en lien avec des évènements ou des pics de stress.

Dans tous les cas, ces temps d’écoute vont enrichir la relation à votre enfant. Il se sentira plus proche de vous, plus en confiance et améliorera ses relations avec les autres. C’est également la base d’un travail sur la gestion de ses émotions qu’il devra apprendre à faire un peu plus grand.